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Les rituels, rites de passage, et autres cérémonies

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La quête de sens

Aujourd’hui on court, bien souvent, après une reconnaissance extérieure de ce que l’on est, de ce que l’on a vécu, des défis que la vie nous a mis sur le chemin. 

Ritualiser ces moments, c’est pour moi, s’accorder notre propre reconnaissance. Reconnaître notre force, celle que nous portons en nous-même, et le pouvoir de faire émerger notre propre puissance. 

Vivre un rituel de passage, accepter d’y participer, de l’initier même, et par ce biais reprendre en main ce que nous sommes. Ce que nous vivons, traversons. Accepter ce que cela représente d’énergie, de courage, de transformation, de changement. 

Cela peut être utile pour identifier les difficultés que nous avons peut-être eu à affronter, mais surtout nos succès quand elles sont dépassées. 

Ainsi prendre le temps simplement de porter un autre regard sur ce qui nous est donné à vivre. C’est transformer la douleur en énergie positive, se muer en en acteur et non plus en simple spectateur. 

Traverser un instant, en appelant à nous nos qualités, nos atouts, renouveler ou découvrir une confiance dans la vie, dans son aspect cyclique, accepter le tournoiement de la roue. 

S’affirmer dans notre identité profonde, se présenter au monde tel que nous sommes. Dire je suis là. Je vis cela. Je l’accepte. Et cela me nourrit, me fait évoluer, me grandit. 

Se célébrer, ou accepter de l’être par nos proches n’est pas une question d’ego démesuré. Bien souvent nous manquons de bienveillance à l’égard de nous même, nous sommes plutôt prompt au sabordage, à se sous estimer. C’est donc reconnaître notre valeur, juste, car nous comptons. Nous méritons. Nous sommes uniques, nous avons tellement à offrir au monde. Chacun, chacune porte en soi quelque chose à donner, et est digne de recevoir également. 

Il est important, me semble-t-il, de se mettre à l’honneur et d’accepter de l’être. 

L’estime de soi passe par la valeur que nous nous accordons. C’est faire taire les voix de ceux qui ne nous élèvent pas vers le meilleur de nous. C’est se remplir de l’amour, du juste soutien de ceux que nous aimons. 

De ceux que nous choisissons pour être auprès de nous. 

C’est dire oui à certains et dire non à d’autres. 

Tendre vers les énergies qui nous portent, et se détourner de celles qui nous plombent, nous immobilisent. 

Chacun est libre de fixer un moment de célébration, tout peut donc être célébré. Nous seuls connaissons la valeur de ces moments. Nous pouvons être à l’initiative de ces rites, mais nous pouvons aussi les offrir à nos proches ou encore, accepter qu’on nous les offre

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La puissance des rituels

Faire une cérémonie de deuil, c’est accepter celui-ci, se positionner face à cet événement, rechercher la force nécessaire en nous avec le soutien de nos proches pour le dépasser. 

Œuvrer à avancer sur ce chemin, accepter tout ce que la personne nous a apporté d’apprentissage, d’amour. C’est aussi voir ce que nous avons été pour elle. Accepter cette trace laissée en nous, en saisir une force supplémentaire pour l’avenir, se vider de la douleur, par l’expression des émotions, par des symboliques qui nous sont propres, et se remplir de tout ce qui en ressort de beau. 

Prendre ce temps nécessaire, de marquer cette étape de vie, dans tous les bouleversements, mais surtout dans la lumière que cela éclaire en nous, et qui illumine notre chemin à venir. 

C’est accepter de s’ouvrir au renouveau en clôturant la fin d’un cycle. 

Offrir une cérémonie autour de la ménopause à une mère, une amie, c’est reconnaître la valeur qu’elle a pour nous, le chemin parcouru, l’expérience acquise qu’elle porte et peut transmettre par exemple. 

Un mama blessing ou blessingway, cela peut être reconnaître ce que cette femme porte en elle de bouleversement et la sagesse qui accompagne cette transition. C’est choisir de lui donner son soutien, son amour. C’est fort, puissant, ressourçant. 

Vivre ou organiser une cérémonie de premières lunes, c’est reconnaître la jeune fille qui entre doucement dans le monde en tant que femme, avec les personnes qu’elle respecte, et qui comptent pour elle. 

C’est marquer le pas de cette étape de transition. Mettre en lumière et accepter ce qu’elle traverse de mouvements en cette période. C’est sentir le soutien l’amour d’une communauté de femmes, d’amies, de famille pour le vivre au mieux. 

Les rituels symbolisent le passage d’un état à un autre, le mouvement, la transition. Trois phases reconnues : le point initial, le mouvement, le point d’arrivée. 

Mais ils symbolisent aussi le lien. L’intégration à une communauté. 

Ils partent de l’individu pour s’associer à un groupe, une multitude d’êtres liés par un vécu commun, la construction d’un souvenir propre à la communauté à laquelle on accepte, par ce biais, d’appartenir. C’est renforcer la trame de ce qui nous lie. 

Se reconnaître soi, mais reconnaître aussi les autres comme ayant un rôle dans notre vie. C’est une reconnaissance mutuelle de ce que nous avons à offrir et de ce que les autres ont à offrir de la même façon. Une reconnaissance conjointe, en somme, choisie donc, de nos puissances individuelles. 

C’est initier une égalité entre les membres d’une communauté. 

Et si chacun se sent reconnu, cela ne peut amener qu’une paix et une sérénité à chacun.

Avoir la conviction que chacun compte, quelles que soient nos différences. C’est un aspect sécurisant pour chacun, pour affronter la part d’inconnue induite par la transformation, l’évolution. Savoir que nous faisons partie d’un ensemble. L’ambivalence d’être reconnue comme le même, et un autre, unique également, devient une force. 

La forme des rituels

La recherche du symbolisme dans les rituels, celui qui fait sens pour nous, est, donc, un vrai travail de réflexion, d’introspection, de connaissance de soi. Apprendre nos rythmes, nos identifications, les figures qui font sens, c’est trouver les énergies qui nous animent. C’est pouvoir en appeler à ce pouvoir, en nous, quand on en a besoin. C’est savoir vers quoi nous souhaitons tendre, par conséquent, nos valeurs fondamentales. 

Toute la symbolique des éléments choisis pour mettre en lumière à du sens. Le lieu, les tenues, les positions, le décor, les aliments. Tout doit mettre en lumière cette nature paradoxale de ce bout d’humanité, seul mais en groupe, unique et semblable, ce que l’on est à cet instant défini, mais également se savoir en mouvement… Ce qui est obscur et à la fois en lumière… 

C’est toucher à l’immuable et à la mouvance. 

Cela peut être, finalement, rassurant, et permettre le lâcher prise sur ce qui nous a été nécessaire, mais ne l’est plus, et sur ce qui le devient. 

Ce qui nous appartient et ce qui appartient à d’autres s’éclaire dans ce travail.

Se positionner face aux autres, reconnaître leur parcours, ce qui nous relie, prendre ce qui fait sens, ce qui nous parle, nous fait vibrer, et différencier ce qui ne nous est pas destiné, ce qui nous est étranger, ce qui nous distingue. 

Un rite, c’est aussi matérialiser quelque chose d’intangible. Cela permet de toucher du doigt, d’expérimenter physiquement un état impalpable. Cela permet de l’ancrer dans le corps. Que cela soit par une création artistique, des peintures, la pénétration d’huiles, de tisanes, de musiques. C’est user de tous les sens pour inscrire dans sa mémoire cellulaire physique, une étape spirituelle, psychologique. C’est par ce passage dans le monde physique que la reconnaissance se fait plus profonde.

Solliciter la vue par le beau, les couleurs, la lumière, le toucher par le doux, la force, le goût par le sucré, le piquant, l’odorat par les parfums, l’audition par la musique, le chant, etc… Choisir ce qui fait sens dans ce qui est célébré. 

En revanche, pour moi au delà de la tradition, qui est parfois synonyme de contraintes, je pense que l’adhésion au rite doit être entière. 

Participer à un rite qui ne représente rien pour nous, n’a que peu d’utilité. 

Quand on est au cœur du rituel, il faut que l’ on choisisse pleinement d’être là. On a l’occasion de dire ce que l’on souhaite, verbaliser nos besoins. Tout l’enjeu est là : répondre à des besoins particuliers. Il doit faire sens pour nous, sinon cela sera du décorum, et n’aura que peu d’impact. 

Si l’on offre un rituel, la personne qui en bénéficie devrait pouvoir dire ce qu’ elle en attend, ce qu’ elle aimerait y voir, y vivre. 

Pour les participants, l’adhésion n’a pas besoin d’être aussi entière, même si l’intention y sera plus forte et puissante. Mais la simple volonté d’apporter le meilleur à l’autre et de répondre à son besoin est essentiel Il faut être capable de s’effacer et de laisser la place à celui qui est célébré. Avoir à cœur de lui apporter, de lui donner et se nourrir de cette force, de cette joie partagée, de cette appartenance à ce groupe capable de prendre soin, de chérir ses membres. De reconnaître la valeur de l’autre sans penser que cela nous met dans l’ombre, mais que chacun brille d’une lumière différente ce jour. 

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Voilà ce qui, pour moi, rend la pratique de rituels pertinents dans nos cheminements.

Comme que je les ressens donc, utiles.

Une vision parmi tant d’autres. Prenez le temps de chercher, et de trouver la vôtre, car chacune est légitime.

Et vous, alors? Que vous inspire l’idée de pratiquer des rituels, rites de passage ou autres cérémonies?

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