“Pourquoi tu ne partagerais pas des astuces, toutes prêtes, pour les parents qui galèrent ? “
Dans la communication en parentalité bienveillante, certains aiment partager ou lire ce type d’informations, effectivement. Des astuces, des conseils, des trucs, des techniques pour les parents..?
Et c’est, régulièrement, une demande qui m’est faite.
Mais non désolée, je ne le ferai pas.
Sérieusement, je ne cesse de répéter qu’il n’y a pas de méthode toute prête. Donc je me vois donc mal vous dire “quand votre enfant fait ça, faites ça! “
Tout simplement parce que je ne vous connais pas tous.
Je ne connais pas vos enfants.
Ni vos déclencheurs, leur sensibilité, ni vos états respectifs de bien être, etc…
Pour moi, les actes doivent surtout être réfléchis. C’est à dire comprendre :
- Pourquoi je réagis comme cela dans cette situation?
- Pourquoi mon enfant fait cela?
- Qu’est-ce que j’aimerai lui faire comprendre?
- De quoi a-t-il besoin là tout de suite?
- Et moi quel est mon besoin profond?…
La violence n’est jamais une option. Et ce que je mets en place doit répondre à mes besoins et ceux de mon enfant.
Malgré tout parfois le protéger de cette violence qui nous vient, peut impliquer, des alternatives qui, certes, ne répondront pas complètement au besoin de notre enfant. Mais qui d’un point de vue de sa sécurité seront ce que l’on peut faire de mieux dans cette situation, à cet instant T.
On part chacun d’un point différent.
Et c’est bien là notre rôle de parents.
Faire au mieux.
Il ne s’agit pas d’excuser nos imperfections et de s’en satisfaire.
Mais la prochaine fois faire mieux, on considèrera ce qui s’est passé.
Puis on y réfléchira à froid pour être mieux préparé.
Peut-être on pourra en discuter avec l’enfant, et même s’excuser auprès de lui de ne pas avoir su mieux gérer.
On progressera, ainsi, en utilisant nos échecs de façon constructive.
Car oui on échouera ponctuellement. On ne peut pas prétendre à la perfection innée.
L’idée est plutôt de se dire, “je suis dans cet état, (et/ou lui l’est) et qu’est-ce qu’on en fait maintenant ?”.
Alors prendre le temps de respirer, plutôt que d’agir dans l’impulsivité.
Puis ralentir plutôt que de chercher à juste faire disparaître le problème, en le réglant le plus vite possible, peu importe le moyen.
Et ensuite se questionner “j ai fait ça, je n’ai pas aimé ça”. “Qu’est-ce que je fais de ce constat?”. “Qu’est-ce que j’aurais pu faire, maintenant que je ne suis plus dans l’émotion du moment?”. “Qu’est-ce que je comprends à froid de ce que j’ai vécu?” …
Prendre le temps de revenir sur ce qui ne nous a pas satisfait dans cette gestion. Réfléchir sur comment l’améliorer en revisualisant la scène. Et pas juste se dire : “c’est comme ça et puis c’est tout, c’est fait passons à autre chose”.
Pour moi, c’est cela être un bon parent : se questionner sur nos ressentis et nos actes.
Les astuces proposées aux parents ne sauront jamais répondre à toutes ces questions. Remplacer ces cheminements, ces connaissances. Elle vous offriront un raccourci temporaire au mieux, quand ce n’est pas un simple échec décourageant, car inadaptées à votre situation unique. Et à la prochaine étape…
C’est notre responsabilité de réfléchir à ce que l’on peut offrir de mieux à notre enfant.
Comme lorsque l’on nourrit notre enfant : on se pose la question des menus, de leur variété, de leurs apports, de notre budget, de notre disponibilité, du temps que nous avons, du plaisir que l’on veut leur communiquer etc…
On se pose, on fait l’inventaire de ce qui est à notre disposition et on évalue. On combine pour que notre enfant ait ce qu’il faut, pour ne pas avoir faim, pour qu’il grandisse bien physiquement.
Et s’il nous a manqué des choses pour faire mieux, on le met sur notre liste, si le goût n’était pas au rendez-vous, on fera mieux, si nos ustensiles n’étaient pas pratiques, si c’était trop compliqué, etc… on identifie des pistes d’amélioration…
Alors non pas de recette parfaite, car certains aime les courgettes, d’autres les petits pois,… Ou certains sont végans, flexitariens, végétariens, légumineuses, soupes, poêlées etc… Parfois on a qu’une casserole quand il en faut trois, une maryse quand on a qu’une cuillère à café,…
Ce qui est sûr, c’est qu’il y a toujours des moyens d’enrichir un plat, ou de le rendre plus digeste, ou plus beau, ou plus onctueux ou texturé, plus facile à faire, ou réduire la vaisselle utilisée, ou encore travailler plus proprement etc… Et faire d’une recette ponctuelle, une réussite à intégrer à notre quotidien, pour le plaisir de chacun autour de la table.
Et comment font les grands chefs pour cuisiner au feeling au quotidien?
Sans plus tout peser, mesurer, chronométrer, brûler, …
Ils ont développé une mémoire des goûts, des cuissons, des techniques, une meilleure connaissance des attentes de leur clients, de ce qu’eux souhaitent faire découvrir et offrir aux palais, ce qu’ils aiment travailler…
A force de réfléchir, d’élaborer, de tester, de goûter, leur esprit combine mieux, plus vite… C’est ce travail qui font d’eux des grands chefs pertinents. Et pas seulement reproduire une recette partagée en deux lignes.
Une recette toute prête, appliquée sans réflexion, ne vous apportera jamais une flexibilité, une capacité à improviser dans l’urgence et parfois même vous conduira à l’échec.
De même participer à un atelier isolé, enclenchera des questionnements, une réflexion, un autre éclairage, mais pas forcément l’accompagnement du quotidien. pour comprendre et agir en toute autonomie dans le respect de ce que vous êtes et ce que vous portez en vous.
Méfiez-vous des raccourcis trop faciles. Faire évoluer sa parentalité, est un vrai travail au fil des jours, mais tellement épanouissant pour tous les membres de la famille et au delà par rayonnement.
Venez échanger avec moi, et/ou entre vous, pour améliorer les recettes toutes prêtes que l’on vous sert ailleurs et construire, surtout, petit à petit les vôtres et celles qui nourriront, profondément, vos parentalités.